Observer les familles

La vie de famille a rapidement changé au cours du XXe siècle. Les familles fondées sur le mariage continuent d’exister, mais les autres modèles d’organisation ne cessent de se diversifier. Les schémas familiaux antérieurs, qui comprenaient aussi des familles monoparentales, se transforment de l’intérieur sous l’influence du divorce et des nouvelles unions. Les nouveaux modèles familiaux - familles recomposées, familles homosexuelles, couples cohabitant avec ou sans enfants - sont désormais reconnus et apparaissent de plus en plus souvent dans nos statistiques. Plus que jamais, il est nécessaire d’enquêter sur les changements familiaux dans le parcours de vie, car les transitions familiales s’accélèrent et les rôles familiaux se multiplient. Cette tendance met constamment au défi les responsables politiques, car les changements familiaux font évoluer le paysage des vulnérabilités.

LIVES est à l’avant-garde de la recherche scientifique sur la relation entre la dynamique familiale et la vulnérabilité, et contribue en permanence à un débat public éclairé. Notre travail sur la diversité familiale, les configurations familiales et la corrélation entre la famille, l’emploi et la santé a été reconnu à l’échelle internationale comme de la recherche fondamentale de haut niveau. Les nombreux ouvrages et les articles parus dans d'excellentes publications ainsi que de multiples conférences scientifiques et collaborations internationales en témoignent clairement.

Parallèlement à cette production, les recherches de LIVES sur la famille ont aussi une influence en dehors du milieu académique et fournissent des occasions d’échanger des connaissances sur des sujets largement débattus. Cela a été le cas récemment dans le cadre du congrès annuel de la Société suisse de psychologie à Lausanne, ou lors des Assises de la famille à Genève, réunissant chercheurs et praticiens pour une journée complète d’échanges et de discussions. Cela le sera encore lors de prochains événements comme celui sur les vulnérabilités des familles organisé en collaboration avec l’Office fédéral de la statistique, ou celui sur la généralisation de la garde partagée qui aura lieu bientôt à Lausanne.

Il est gratifiant de constater que les recherches de LIVES sur la famille intéressent les jeunes chercheurs et chercheuses. Les thèses d’excellente qualité sur les questions familiales soutenues ces derniers semestres par les doctorant·e·s de LIVES dans nos universités – et d’autres encore sont à venir! révèlent clairement l’attrait du sujet.

Persuadée que les recherches de LIVES sur l’évolution de la famille, la vulnérabilité et la résilience sont là pour durer, je quitte le Conseil de direction pour endosser de nouvelles responsabilités au Fonds national suisse de la recherche scientifique à compter du 1er janvier 2018.

Il s’agit donc de mon dernier éditorial pour la newsletter de LIVES à mon poste de vice-directrice. Sept ans se sont écoulés depuis que LIVES a vu le jour. Pendant tout ce temps, avec mes collègues du Conseil de direction, nous avons d’abord imaginé, puis construit attentivement, jour après jour, la structure que vous connaissez sous le nom de LIVES. J’ai vraiment aimé participer à ce processus et, dans les années à venir, je continuerai à faire partie de la communauté LIVES à travers mes projets de recherche. Cependant, je suis convaincue que pour être actives et le rester, les institutions scientifiques ont régulièrement besoin de renouveler leurs dirigeants. C’est donc avec énormément de gratitude et d’enthousiasme que je considère les changements que j’entreprends dans ma vie personnelle, et ceux entrepris par le Pôle de recherche national LIVES.

Laura Bernardi, Vice-Directrice