Les jumeaux au cœur de la recherche sur les inégalités dans le parcours de vie
Grâce aux études longitudinales menées sur des jumeaux, les effets des gènes et des interactions sociales sont démêlés et les chercheurs peuvent montrer comment ils interfèrent les uns avec les autres. Ces questions sont au cœur des recherches du professeur Martin Diewald, de l'Université de Bielefeld (Allemagne). Les études sociales sur les jumeaux apportent une valeur ajoutée à la fois à la science et à la société. En outre, elles amènent à considérer la génétique comme une science sociale et non pas simplement comme un sujet méthodologique en sociologie.
"Nous devons accepter le fait que nous commençons notre vie avec des dotations génétiques et des risques génétiques différents, qui sont ensuite dévoilés ou bloqués par les environnements sociaux", déclare M. Diewald. Ses résultats montrent que sans la stimulation de l'environnement, les compétences génétiques ne se développeront pas. En fait, l'héritabilité, c'est-à-dire la réalisation d'un potentiel génétique, augmente avec l'âge, ce qui rend les interactions sociales déterminantes pour la génétique. "Ce que votre ADN fait de vous dépend de vos interactions sociales", explique M. Diewald. Pour son étude interdisciplinaire TwinLife, impliquant des sociologues, des psychologues et des biologistes, le professeur Diewald a travaillé pendant deux ans avec 4000 familles de jumeaux nucléaires, représentant plus de 17’000 individus.
250 chercheurs discutent de "l'inégalité dans le parcours de vie" lors de la conférence ECSR 2019 à Lausanne
Du 12 au 14 septembre 2019, l'Université de Lausanne a accueilli le European Consortium of Sociological Research (ECSR). Plus de 250 chercheurs issus d'institutions de 22 pays se sont réunis pour discuter de deux préoccupations majeures en matière d'inégalité au cours de la vie: la répartition inégale des chances dans la vie et les différences de parcours de vie selon le sexe, la classe et l'origine ethnique.