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Vulnérabilité dans les trajectoires de santé : appel pour la Revue suisse de sociologie

Appel à contributions pour le Numéro spécial 2018, vol. 44(2) de la Revue Suisse de Sociologie: "Vulnérabilité dans les trajectoires de santé : Perspectives du parcours de vie". Délai de soumission: 20 septembre 2016. Éditeurs et éditrice invités : Stéphane Cullati (Université de Genève), Claudine Burton-Jeangros (Université de Genève), Thomas Abel (Université de Berne).

Dans les sociétés contemporaines, les inégalités de santé sont influencées par une variété de déterminants sociaux. La définition classique des inégalités de santé a été récemment revisitée et, en partie, renouvelée par les perspectives du parcours de vie. Au fil du parcours de vie, les déterminants sociaux affectent les trajectoires individuelles de santé et façonnent les différences d’état de santé entre les groups socialement avantagés et désavantagés. Les contextes macro (temps historique, récessions économiques) et micro (sphères familiale et professionnelle, réseaux sociaux) déterminent les trajectoires de santé au cours du parcours de vie et le développement des inégalités de santé parmi et entre les sous-populations. A l’heure actuelle, les inégalités de santé continuent de croître dans les sociétés de l’opulence. Ce constat est un appel à plus de recherches à la croisée des chemins entre sociologie de la santé et épidémiologie du parcours de vie.

Les perspectives du parcours de vie cherchent à comprendre le développement des inégalités dans les trajectoires de santé. La santé est dynamique et elle change au cours de la vie, en suivant différentes chemins (stable en bonne santé, stable en mauvaise santé, en déclin, en amélioration, ou en suivant des fluctuations récurrentes). Au fur et à mesure que les personnes avancent en âge, l’état général de santé décline, lentement, et est progressivement altéré par une perte de capacités fonctionnelles et cognitives. Dans des sociétés caractérisées par l’individualisation et la diversité des modes de vie, les parcours de vie se développent à l’interface entre l’agentivité et les structures sociales. Les développements conceptuels de la sociologie concernant l’agentivité et les structures sociales contribuent à une meilleure compréhension des processus par lesquels émergent au cours du temps les inégalités dans les trajectoires de santé et comment les facteurs sociaux (par exemple, la position socioprofessionnelle, les conditions de travail, la vie maritale et de famille, les modes de vie, le genre, la migration, les discriminations sociales) influencent les trajectoires de santé.

Le système d’éducation, la sécurité sociale et le système de santé influencent les parcours de vie, les ressources que les individus ont à disposition lors des grandes étapes de la vie et leurs chances de maintenir une bonne santé le plus longtemps possible. Au sein de la société, les groupes socialement désavantagés sont structurellement positionnés dans des conditions de vie défavorables et sont, ainsi, plus susceptibles d’accumuler des risques pour leur santé (mauvaises conditions de travail, situation familiales défavorables), de ne pas avoir accès aux ressources matérielles et symboliques nécessaires pour surmonter les adversités de la vie, ou encore de ne pas adopter des comportements favorables à la santé. Cette position sociale, structurellement défavorable, les rend fortement à risque d’un déclin prématuré de leur état de santé au cours de la vie, ou d’un déclin plus rapide en comparaison avec les groupes sociaux avantagés, ou encore d’être confrontés à des transitions de vie non-normatives (perte d’emploi, divorce) pour des raisons de santé.

Ce numéro spécial souhaite réunir des contributions s’intéressant aux processus expliquant comment les avantages ou les désavantages sociaux affectent la santé des individus au cours de leur parcours de vie. Quels facteurs conduisent à une santé vulnérable ou à des maladies chroniques, handicaps ou incapacité ? Quels facteurs contribuent à un déclin accéléré de l’état de santé (trajectoires de santé mentale ou physique ou fonctionnelle) ? Alternativement, quels déterminants ont un impact positif pour la santé, comme par exemple maintenir un bon état de santé (physique, mentale et fonctionnelle) au fur et à mesure du vieillissement ? Dans quelle mesure ces processus sont-ils influencés par l’ancrage des individus dans les structures sociales ? Quels sont les déterminants sociaux (le filet de la sécurité sociale, la position socioprofessionnelle, la vie de famille, la vie professionnelle) et individuels (héritage biologique, émotions, cognitions, comportements de santé) qui modèrent ces processus ? Comment les sphères de vie comme la famille et le travail soutiennent, ou au contraire détériorent, les trajectoires de santé ?

Ce numéro spécial accueille des études empiriques, quantitatives ou qualitatives, ou combinant les deux démarches. Les manuscrits théoriques et les revues systématiques sont également bienvenus. Les manuscrits doivent étudier des trajectoires de santé selon une perspective parcours de vie. Les études peuvent porter sur toutes les étapes du parcours de vie (vie foetale, enfance, adolescence, vie adulte, vieillesse).

Éditeurs et éditrice invités :

Merci de soumettre votre proposition d’article à Stéphane Cullati (stephane.cullati@unige.ch) pour le 20 septembre 2016.
La proposition d’article comprendra les informations suivantes :

  • Nom et prénom, adresse courriel et affiliation de l’ensemble des auteur·e·s
  • Titre de la contribution
  • Résumé d’environ 500 mots plus une bibliographie indicative (sujet, objectif, méthode, résultats, discussion, conclusion).

Les résumés seront évalués par les éditeurs invités et une décision d’acceptation ou de rejet sera communiquée le 20 octobre 2016.
Les auteurs sélectionnés seront invités à soumettre leur manuscrit (max. 8'000 mots, 50'000 caractères incluant tableaux, figures et références bibliographiques) pour le 15 mars 2017. Les manuscrits seront ensuite soumis au processus habituel d’évaluation par les pairs de la Revue suisse de sociologie, avec au minimum deux examinateurs (reviewers) par manuscrit. Les langues des articles peuvent être l’anglais, l’allemand ou le français. Des informations supplémentaires sur la Revue suisse de sociologie et la procédure de soumission sont accessibles à l’adresse www.sgs-sss.ch/sociojournal.
La publication du numéro spécial est prévue pour le mois de juillet 2018.
Pour toutes questions, veuillez contacter Stéphane Cullati (stephane.cullati@unige.ch)