Frederic Meyer © Pro Senectute Suisse

« Des phases de repos et de détente jalonnant toute l’existence sont désormais nécessaires »

Au cours du colloque national « Moins considéré au-delà de 80 ans ? » organisé le 15 mai 2014 par Pro Senectute avec 500 spécialistes issus de la gérontologie, des milieux politiques, économiques et des médias, le Prof. François Höpflinger, membre de l'IP12 du PRN LIVES, a appelé à réorganiser la société de longue vie, réaménager les relations intergénérationnelles et ne pas combattre à tout prix la vieillesse.

« Le débat autour du vieillissement se focalise trop sur les coûts liés aux soins et aux rentes. On occulte souvent ce que pensent les principaux intéressés et ce qui fait toute la valeur du grand âge », a résumé l’organisation Pro Senectute au terme de son colloque national du 15 mai à Bienne (voir le communiqué de presse).

Une des conférences a été donnée par le Prof. François Höpflinger, membre de l’IP12 du Pôle de recherche national LIVES, qui a relevé les points suivants, résumés sur le site internet de Pro Senectute :

Coexistence travail / repos

« Une société de longue vie doit être réorganisée, et passer de la succession de la formation, du travail rémunéré et de la retraite, à une coexistence (à vie) de la formation/apprentissage, du travail (rémunéré/non rémunéré) et des phases de repos. La structure globale actuelle – formation durant les jeunes années, travail rémunéré stressant vers le milieu de vie et retraite lors de la vieillesse (parfois forcée) – ne correspond plus aux attentes existentielles d’aujourd’hui. Une formation continue, une activité tout au long de la vie (organisée en tenant compte de l’âge) et des phases de repos et de détente jalonnant toute l’existence sont désormais nécessaires.

Relations intergénérationnelles

Une espérance de vie élevée exige un réaménagement des relations intergénérationnelles (dans la famille et en dehors de la famille), afin de réunir, au sein de la société, toutes les générations à travers la solidarité. Longévité et solidarité intergénérationnelle – des jeunes envers les aînés et des aînés envers les jeunes – sont étroitement liées. Sur le plan intergénérationnel, la longévité se traduit par la survenue d’une nouvelle question sociale pour les générations à venir: hériter ou prendre soin. Parallèlement, une société comprenant quatre générations exige un apprentissage transgénérationnel ciblé (les jeunes apprennent des aînés et les aînés apprennent des plus jeunes).

En fin de compte, une société de longue vie exige des développements durables, ne serait ce que sur les plans écologique, social et économique, afin de bénéficier longtemps d’une bonne qualité de vie. Cela vaut également pour les systèmes de retraite, les soins de santé, et d’autres formes de politique sociale: la longévité et une politique sociale favorisant les bonnes relations intergénérationnelles sont liées.

Dignité et civilisation

Une société de longue vie – avec son nombre croissant de personnes âgées et très âgées – doit aussi reconnaître les limites de la vie: les personnes âgées en fin de vie ou atteintes de démence doivent être soignées et traitées avec dignité, et il ne faut pas essayer d’évincer ou de combattre à tout prix sa propre vieillesse. Le degré de civilisation d’une société se mesure à la manière dont elle traite les personnes en situations extrêmes. »