Evolution des familles en Suisse : les analyses du PRN LIVES pour l’Office fédéral de la statistique
La Prof. Laura Bernardi et des membres de son équipe (Emanuela Struffolino, Andrés Guarin, Gina Potârca) ainsi que Marion Burkimsher signent les trois papiers du 1er numéro de Demos, une nouvelle newsletter d’informations démographiques de l’OFS. Monoparentalité, fécondité et mariages mixtes sont au sommaire.
Mères seules avec enfants: continuités et changements
Les ménages de parents seuls avec enfants sont en progression dans beaucoup de pays européens. En outre, l’augmentation des séparations et des divorces dans les différentes strates de la société accroît l’hétérogénéité de la population des parents seuls. Les données des recensements montrent que si, de 1970 à 2010, la proportion de ménages monoparentaux – personnes vivant seules avec un ou plusieurs enfants de moins de 25 ans – est restée stable autour de 4%, l’expérience de la monoparentalité n’en a pas moins profondément évolué. Avant les années 1980, les ménages monoparentaux étaient, en Suisse comme dans les autres pays d’Europe, des ménages à la structure relativement stable: une fois établie, la monoparentalité était là pour durer. Depuis les années 1990, on observe que la sortie de la monoparentalité devient plus fréquente et plus rapide, avec notamment des taux plus élevés de formation d’une seconde union et d’une famille recomposée. Cette évolution est en partie liée à des changements dans la composition de la population des parents seuls avec enfants et à l’évolution du cadre normatif qui régit la formation et la dissolution des unions. Face à ces dynamiques, le défi consiste à définir, à évaluer et à imaginer des politiques efficaces de soutien aux personnes qui passent par ces différents états de parentalité.
Schémas de fécondité comparés des immigrées et des Suissesses
Les comportements reproductifs des immigrées de première et de deuxième génération sont un déterminant important de la dynamique démographique, particulièrement en Suisse où les immigrés forment une part importante de la population et présentent une grande diversité de groupes ethniques. Nous décrirons ici les différences qui existent entre les Suisses et différents groupes d’immigrées quant au nombre d’enfants et à l’espacement des naissances, différences que nous interpréterons comme des indicateurs d’intégration. Nous avons utilisé les données de l’Enquête sur les familles et les générations de 2013, complétées par les données du recensement de la population de l’an 2000.
Les mariages mixtes et leur dissolution
On appelle mariage mixte un mariage entre deux personnes d’origine différente. La fréquence des mariages mixtes est un indicateur de la distance sociale et culturelle entre la population locale d’une part, les différents groupes d’immigrés d’autre part. Nous examinerons dans cet article la fréquence et la stabilité des mariages mixtes en Suisse. Nous nous poserons les questions suivantes: quels groupes d’immigrés ont le plus de chances de se marier avec des Suisses ? Lesquels ont le plus de chances de divorcer d’un conjoint suisse ? Les jeunes générations d’immigrés ont-elles plus ou moins de chances de conclure ou de rompre un mariage avec des Suisses?