Une doctorante LIVES gagne un prix au Symposium suisse de gérontologie
Aline Duvoisin s’est vu remettre le mercredi 10 avril 2013 le 3e prix ex-aequo lors de la manifestation biennale organisée par Pro Senectute Suisse et l’Institut de l’âge de la Haute école spécialisée bernoise. Cette distinction récompense un travail de recherche sur les données de l’enquête Vivre / Leben / Vivere (VLV) conduite par le Centre interfacultaire de gérontologie et d’études des vulnérabilités (CIGEV) au sein du Pôle de recherche national LIVES.
Les aînés connaissent-ils la fondation Pro Senectute ? Dans quelle mesure recourent-ils à ses prestations et qu’est-ce qui retient les non usagers ? Pour le savoir, la fondation a mandaté le CIGEV à Genève, afin que le questionnaire VLV – grande enquête auprès de 3000 seniors résidant dans 5 cantons, cofinancée par le PRN LIVES dans le cadre de l'IP13 – soit accompagné d’une série de questions relatives à la notoriété et l’utilité de Pro Senectute. Une étudiante en fin de master a axé son travail de mémoire sur cette partie de l’enquête et rendu un rapport à la fondation en novembre 2012. Aline Duvoisin, maintenant engagée comme doctorante LIVES, remporte ainsi un prix de 2000 francs dans le cadre du Symposium suisse de gérontologie qui se tient du 10 au 12 avril 2013 à Berne.
Notoriété et utilité de Pro Senectute
La recherche d’Aline Duvoisin montre que la fondation Pro Senectute est bien connue des seniors, tout particulièrement à Bâle et Berne (96% et 95% des répondants), ainsi qu’au Valais et au Tessin (81% et 78%), et dans une moindre mesure à Genève (65%). Les femmes connaissent davantage cette organisation et y recourent en plus grande proportion que les hommes, notamment pour les cours de gym, les consultations sociales et des moments de convivialités comme les repas. Les personnes d’origine étrangère, celles dont la participation sociale et civique est faible ainsi que les personnes en couple sont moins susceptibles de recourir aux prestations offertes. Les usagers de Pro Senectute représentent 16% des répondants à l’enquête connaissant l’existence de la fondation à Bâle, 15% à Berne, 11.5% en Valais et au Tessin, et seulement 3.7% à Genève. Dans ce canton, caractérisé par un paysage associatif destiné au 3e âge plus diversifié qu’ailleurs, AVIVO est plus connue des aînés que Pro Senectute.
Renforcer la visibilité
Dans ses conclusions, Aline Duvoisin relève que Pro Senectute atteint bien, dans une certaine mesure, les personnes âgées potentiellement vulnérables. Elle préconise cependant de renforcer la visibilité de la fondation en veillant à ne pas donner l’image d’une institution réservée aux personnes dans le besoin. Elle souligne enfin le défi de répondre au déni de vieillissement. « Pour beaucoup de seniors, recourir aux services de Pro Senectute serait comme un aveu de faiblesse. Or quand la vulnérabilité finit par survenir, il est parfois trop tard. Peut-être qu’en organisant davantage d’activités intergénérationnelles et sans connotation d’aide aux démunis, la demande sera plus forte », propose la jeune chercheuse.